Qu'est ce que Shigurui ? c'est l'un des dernières séries produites par le studio Mad House. Mad House, me direz-vous, ceux qui font toujours des trucs assez malsains dans les tons rouges, noirs et gris ? Ceux-là même ! Ce studio ambivalent, capable de faire quelques trucs plutôt chouette genre Ninja Scroll ou Afro Ninja, ou des crimes scénaristiques type Animatrix ou Highlander, et très probablement les prochains Batman (et si!) qu'on leur a commandé.

Dejà, rassurons-nous, c'est bien du Mad House: c'est rouge, noir et gris et c'est malsain. Quid de l'histoire ? Un Shogun psychopathe décide de la tenue d'un tournoi dans son palais, où les boken, les sabres en bois d'entrainements seront remplacés par des katana bien aiguisés. C'est l'occasion pour deux samouraïs, Fujiki Gennosuke et Irako Seigen de mettre fin à une rivalité vieille de presque dix ans. L'histoire va raconter comment cette rivalité s'est mise en place au cours des années, lorsque Irako, jeune guerrier cruel et ambitieux, est venu défier l'école où Fujiki prétendait à la place de successeur.

Ici, pas de mages-druides, de monstres de l'espace, de boules de feu ou de pets foudroyants, on est bien ancrés dans le réalisme. Les combats sont retranscrits de manière quasi-chirurgicale: la sueur coule, les muscles se tendent et les veines se gonflent. Les blessures sont montrées de manière très prosaïque, et le sang coule très souvent, le rouge étant l'une des uniques couleurs venant "égayer" le tableau. Ici, il est question de violence, physique, mais aussi psychologique. Les âmes sont autant torturées que les corps. On assiste à pas mal de choses gores, que ce soient des assassinats, des mutilations, des viols... la réalité de l'époque ne nous ait pas épargnée, ce qui sied bien à Mad House qui a toujours aimé se complaire dans ce genre d'ambiance. A ce tit', Shigurui n'est pas à mettre entre toutes les mains. La violence y est très crue et le sexe omniprésent. Si on peut parler de fan service pour quelques scènes, les moments traitant de la sexualité viennent en général pour expliquer le comportement d'un personnage.

Question technique, Shigurui est impeccable. L'animation est très soignée, le rendu très travaillé (surtout en ce qui concerne la lumière) et le chara-design, assez réaliste, est plutôt original. Le tout est assez agréablement stylisée, sans qu'on verse non plus dans l'esthétisme stérile. Question scénario, c'est bien foutu, même si c'est un peu lent, le tout étant parfois trop contemplatif. Mais la série n'est sensée faire que 13 épisodes, donc il se passe toujours quelque chose. A découvrir.

:Siegfried:

Âmes sensibles, passez votre chemin.